CRREM : un outil pour décarboner l’immobilier

Batiment de bureaux

Le secteur immobilier joue un rôle pivot dans la transition vers une économie à faible empreinte carbone. Il représente une part significative des émissions polluantes, comptabilisant 40% des consommations énergétiques et générant 36% des émissions de CO2 en Europe. Ces émissions découlent tant de la construction des bâtiments que de leur utilisation quotidienne.
Malgré cette empreinte importante, seule une infime partie, soit 1%, du parc immobilier européen est renouvelée chaque année, alors que la rénovation constitue un levier majeur pour accroître la transition énergétique.

Pour évaluer et accélérer cette transition vers une empreinte carbone réduite, l’outil CRREM (Carbon Risk Real Estate Monitor) se distingue comme une solution innovante. En mettant l’accent sur la mesure et la gestion des risques liés au carbone dans le secteur immobilier, le CRREM guide les acteurs du marché vers des pratiques plus durables et responsables.

Qu’est-ce qu’est le CRREM ?

Le CRREM (Carbon Risk Real Estate Monitor) est un outil excel permettant d’anticiper et de projeter les actifs immobiliers dans une perspective alignée avec les ambitions des accords de Paris. Il a été développé par un consortium européen et financé par l’Union Européenne. Il a été mis en œuvre dans le cadre du programme-cadre Horizon 2020 financé par l’UE et est donc applicable pour l’analyse de l’immobilier commercial pour tous les 27 États membres de l’UE, y compris le Royaume-Uni. Cet outil se présente sous la forme d’un logiciel open-source, proposé gratuitement aux entreprises immobilières tertiaires au sein de l’Union Européenne.

Cet outil offre aux professionnels de l’immobilier la capacité d’intégrer pleinement les impératifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans la gestion de leurs portefeuilles d’actifs, afin de prévenir toute obsolescence environnementale. En se basant sur des trajectoires de décarbonation, visant à maintenir le réchauffement climatique en deçà de +1,5°C, le CRREM évalue les risques et guide les décisions stratégiques.

Son utilisation permet ainsi d’estimer avec précision les économies d’énergie réalisables et les émissions de carbone évitées grâce à la mise en œuvre de mesures et de travaux alignés sur les objectifs fixés. De plus, il facilite l’élaboration de plans d’actions énergétiques et environnementales adaptés à chaque actif immobilier.

Comment fonctionne le CRREM ?

Pour définir les objectifs environnementaux, l’outil CRREM utilise une méthodologie transparente de réduction d’échelle basée sur l’approche de décarbonisation sectorielle (SDA) promue par le SBTi.

L’estimation des émissions des actifs repose sur plusieurs critères, notamment les caractéristiques des bâtiments (surface, type, localisation), les consommations énergétiques et les facteurs d’émission des énergies. Pour les valeurs des facteurs d’émission des énergies consommées, le CRREM emploie deux approches distinctes :

  • l’approche basée sur la localisation (« location-based approach ») : Cette méthode utilise les facteurs d’émission moyens nationaux ou régionaux pour l’électricité consommée, offrant ainsi une vue standardisée des émissions et facilitant les comparaisons entre bâtiments.
  • l’approche basée sur le marché (« market-based approach ») : Cette méthode prend en compte les choix spécifiques de fournisseurs d’électricité ainsi que les certificats d’énergie renouvelable. Elle encourage et récompense les choix de fourniture d’énergie verte.

Notre accompagnement 

L’intégration de l’outil CRREM dans notre processus d’évaluation et de gestion du risque carbone dans le secteur immobilier est fondamentale pour fournir des solutions sur mesure à chaque projet.

Analyse de la trajectoire carbone

Notre première étape consiste à évaluer la trajectoire carbone de chaque bâtiment en utilisant l’outil CRREM, en se référant aux objectifs de limitation du réchauffement climatique à +1,5°C. Une fois cette trajectoire carbone établie, nous comparons la performance actuelle de chaque bâtiment par rapport aux objectifs fixés. Cette analyse nous permet de repérer les écarts entre la trajectoire actuelle et les objectifs de décarbonation, ce qui nous guide dans la définition d’actions d’amélioration spécifiques.

 

Personnalisation de l’outil CRREM

Nous adaptons l’outil CRREM aux besoins spécifiques de nos clients. Par exemple, nous avons enrichi sa fonctionnalité en permettant l’intégration de plusieurs scénarios de travaux pour chaque bâtiment, prenant en compte les réglementations en vigueur et les objectifs de performance énergétique fixés par la maîtrise d’ouvrage. Cette personnalisation nous offre la possibilité d’étudier divers scénarios d’amélioration et de déterminer les meilleures stratégies pour atteindre les objectifs de décarbonation.

 

Intégration des actions de performance énergétique et recommandations

Au préalable, nous réalisons des simulations thermiques dynamiques ainsi que des audits des différentes actions de performance énergétique. Par exemple, nous pouvons simuler le remplacement d’une chaudière par une pompe à chaleur, ainsi que l’isolation des murs extérieurs, et évaluer leur impact sur la trajectoire carbone du bâtiment.

Grâce à ces analyses, nous concevons des plans d’action précis et adaptés à chaque bâtiment, en maximisant les réductions d’émissions de carbone tout en optimisant les investissements nécessaires. Nous implémentons ensuite ces actions dans l’outil CRREM afin de calculer précisément la trajectoire carbone de l’actif et des optimisations potentielles.


Analyse et consolidation à l’échelle d’un portefeuille

Nous utilisons également l’outil CRREM pour évaluer et gérer le risque carbone à l’échelle d’un portefeuille immobilier. Cette approche nous permet de définir des scénarios globaux et de visualiser la performance carbone de l’ensemble du portefeuille, offrant ainsi une vue d’ensemble pour nos clients.

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Les accords de Paris ne fixent pas d’objectif de production de CO2 par individu. Cependant, le principal objectif des Accords de Paris est de limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, avec des efforts pour le limiter à 1,5°C.

Ces dernières années, les dirigeants mondiaux ont souligné la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici la fin de ce siècle. Bien que le texte ne mentionne aucune réduction chiffrée des émissions de gaz à effet de serre, le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), affirme qu’un maintien du réchauffement global sous 1,5° degrés doit conduire à une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 70 à 80 % d’ici la deuxième moitié du siècle. Et zéro émission en 2100, au plus tard.

Face à l’urgence climatique, le Gouvernement s’engage à inscrire dans la loi l’objectif ambitieux de neutralité carbone, soit zéro émission nette à l’horizon 2050.

Cet objectif a été rehaussé par rapport à la première SNBC (Stratégie Nationale Bas-Carbone) qui visait une réduction de 75% de ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 par rapport à 1990.

Introduite par la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV), la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique.

Elle donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable. Elle définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2050 et fixe des objectifs à court-moyen termes : les budgets carbone. Elle a deux ambitions : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français. Les décideurs publics, à l’échelle nationale comme territoriale, doivent la prendre en compte.

La neutralité carbone, également appelée neutralité climatique ou zéro émission nette (ZEN), fait référence à un état dans lequel les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont équilibrées par des actions visant à les réduire ou à les compenser. En d’autres termes, cela signifie qu’une entité (qu’il s’agisse d’un pays, d’une entreprise ou même d’une personne) n’émet pas plus de GES dans l’atmosphère qu’elle n’en retire ou ne compense.

L’objectif est d’atteindre une part de 33% d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en 2030. En 2022, cette part s’élevait à 20,7%.